L'absinthe blanche et l'absinthe verte : quelles différences ?
Absinthe blanche
L’absinthe blanche est l’absinthe dite « traditionnelle. Elle est incolore ou transparente. C’est ainsi qu’elle sort de l’alambic après avoir été macérée et distillée. Lire notre article : Qu’est-ce que l’absinthe, comment la fabrique-t-on ?
Les absinthes blanches sont généralement plus douces et moins herbacées que les absinthes vertes. Elles présentent souvent un titrage alcoolique moins élevé. Elles sont les préférées des palais débutants.
Absainte Nitouche 50cl
Absinthe des Poètes 70cl
Absinthe La Jeannotte 50cl
Absinthe La Vraie 50cl
Absinthe Le Chat 50cl
Notre sélection pour les palais novices :
Le Chat (Bovet La Valote) : une absinthe mythique du Val-de-Travers toute douce, joliment équilibrée entre anisé, herbacé et floral.
L’Absinthe des Poètes (Distillerie du Val-de-Travers) : une recette élaborée en 1903 pour un nectar tout doux et un bel équilibre entre arômes floraux et herbacés.
Absinthe Nitouche (Roger Etienne) : une recette simple qui distille sept plantes et une suavité élégante dominée par l’anis. « Passe partout » comme la définit son distillateur.
La Vraie (Pierre-André Currit) : une absinthe de tradition clandestine pour s’initier en douceur. Légère, avec une amertume discrète.
La Jeannotte (Jean-Paul Jaquet) : recette de 1918 à l’équilibre parfait, « tout le monde la boit » résume son producteur. Idéale pour s’initier.
Absinthe verte
Trois processus permettent de teinter une absinthe verte :
La macération est effectuée après distillation de l’absinthe claire avec des plantes riches en chlorophylle, comme la petite absinthe, l’hysope, la mélisse, l’ortie…
La technique du « bas de laine », très courante durant la clandestinité, consiste à filtrer l’absinthe claire, à la sortie de l’alambic, dans un bas de laine rempli de plantes.
Enfin, la technique de la teinture mère est un prélèvement du distillat clair, qui est mis à macérer avec des plantes qui vont teinter cet extrait. Celui-ci sera ajouté à l’absinthe claire.
Ces processus sont toujours naturels dans le Val-de-Travers. Tout autre colorant est interdit.
Le saviez-vous ? Ne vous attendez pas à un vert fluo que l’on observe parfois dans les colorations chimiques des absinthes tchèques ou espagnoles. C’est ici une teinte tout en subtilité qui ne ment pas sur sa naturalité.
Cette macération de coloration s’étage de quelques jours à plusieurs mois. La Fine verte de Christophe Racine, par exemple, est macérée durant trois mois. Durant ce délai, la chlorophylle contenue dans les plantes va lentement s’extraire et colorer l’absinthe.
Les teintes sont toujours uniques, allant d’un vert jaunâtre très pâle à un vert émeraude plus profond, selon les plantes utilisées, le temps et le processus de macération choisis.
Cette macération explique pourquoi les absinthe vertes présentent des notes végétales plus soutenues que les blanches. Elles peuvent aussi présenter une amertume accentuée et une teneur alcoolique plus élevée.
Le saviez-vous ? Avant la prohibition, l’absinthe était généralement verte. C’est pour tromper les autorités que les clandestins de la bleue la rendirent incolore. Elle devenait alors indécelable à l’œil nu des autorités, ressemblant à tous les autres spiritueux.
Absinthe Émeraude 50cl
Absinthe La Fine Verte 70cl
Absinthe Nostalgie 75cl
Absinthe verte Nocif 50cl
Notre sélection d’absinthes vertes
L’Émeraude (Bovet La Valote) : le dernier chef-d’oeuvre élaboré, avant de mourir, par l’ancien clandestin Willy Bovet, qui présente des saveurs végétales robustes.
La Fine Verte (Distillerie du Val-de-Travers) : une absinthe pour connaisseurs qui inclut 21 plantes, soit la plus grande diversité de notre sélection. Amertume charpentée, notes herbacées dominantes.
Nocif verte (Duvallon) : étonnamment douce et complexe, voici une verte baignée de citronnelle et de coriandre, comme un voyage loin, très loin.
Enfin, on distingue certaines absinthes blanches à la teinte « or » obtenues par affinage en fût de chêne, dit foudre, comme cela se faisait dans les années 1900. Cette technique apporte des arômes boisés uniques, comme dans La Nostalgie de la Distillerie Bovet La Valote, vieillie deux mois dans un fût de bois ou La Bacchus de la Distillerie La Valote Martin, vieillie douze mois en fût de chêne.