Un « Lait du Jura », c’était le nom de code pour se procurer une bleue au Vallon du temps de la clandestinité. C’est aussi le nom de cette blanche anisée, « l’absinthe boueuse de mes souvenirs de famille ». Car dans la famille de Jean-Jacques Charrère, on distille à l’ombre de la loi depuis les années 1950.
L’héritier a donc restitué ici les blanches grasses « que je goûtais ado chez mes parents ». Laiteuse, douce « mais pas écœurante. » Et « tant pis si ça fait hurler les spécialistes », ce Lait du Jura s’articule autour de l’anis étoilé, qui graisse le verre et dessine, à la surface du verre « de petites étoiles qui flottent », comme les yeux sur le bouillon.
Son étiquette, mythique, est identique à celles qui habillaient nombre de litrons au temps de l’interdiction, à une époque où les étiquettes autocollantes n’existaient pas et où on les trempait dans du lait pour les faire adhérer au verre. Grossièrement dessiné, un paysan dans ses champs trouble son absinthe avec l’eau de pluie qui ruisselle de son parapluie.
L’essence d’un Val-de-Travers immortel.
- ANISÉ :
- AMERTUME :
- DOUCEUR :
- VÉGÉTAL (HERBACÉ) :
- FLORAL :
- COMPLEXITÉ :
- TYPICITÉ : réglisse et badiane
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.